Nos ânes
Nés et (très bien) élevés dans l’élevage des « ânes du gîte« , Ménélas (14 ans) et Totolitoto (7 ans) sont 2 hongres de race normande et de lignée illustre…mais humbles;-).
Nos premiers temps avec eux nous ont permis de faire un peu leur connaissance : Ménélas est un costaud paisible, qui observe avec soin si tout le monde suit et si les copains ne sont pas trop loin. C’est un bon porteur et il marche volontiers. Totolitoto est un peu plus vif, mais il se laisse très bien mener par les enfants.
En Avril, nous avons approfondi notre connaissance mutuelle : pendant 5 jours, nous avons appris à les faire monter dans Titine (ndlr : le véhicule aussi intitulé « bétaillère n°2 »), à en prendre soin avant de les bâter, à les mener, à les dé-bâter, à en prendre soin lors des pauses midi et en fin de journée.
Ferdinand porte un bat
Durant ces 55 km de marche ensoleillée, nous avons découvert combien Ménélas et Totolitoto sont vaillants, attentifs et…complémentaires ! Bien dressés, ils ne nécessitent quasiment d’autre stimulation que la voix et quelques claquements de doigt en direction de l’arrière train. Habiles, ils sont ainsi tous deux capables de descendre (et monter, si on si prend bien) des escaliers.
Secrets d’amis
Bien sûr, comme tous les ânes, ils n’aiment guère l’eau, les plaques d’égoûts, tout ce qui coule et qui brille, ce qui les amène à ralentir sérieusement – voir à s’arrêter pour méditer – lorsqu’ils rencontrent de telles situations. Quand l’un passe, l’autre s’arrête, et vice-versa – il nous faut donc ajuster l’ordre de l’équipage en fonction des situations, donner aux enfants des responsabilités (par exemple : Constance leur cueille de l’herbe fraîche…et Ferdinand est en charge de leur chatouiller le derrière avec une branche feuillue si vraiment nécessaire). Et nous avançons alors dans presque 100% des cas sans trop d’attente !;-)
Parfois des arrêts impromptus et un peu longuets peuvent se révéler agaçants – mais si l’on réalise qu’une raison cachée explique ce comportement, la relation s’approfondit…comment leur en vouloir d’être prudents sur le chemin, de prendre le temps de vérifier qu’il n’y a pas de danger, de s’assurer que le groupe est bien au complet et que personne n’est à la traîne ? Leur rythme parfois saccadé nous permet aussi de contempler la nature, de goûter le temps que nous passons ensemble – et cela permet aussi à chacun de ne pas s’épuiser au pas du plus rapide d’entre nous !
A Collonges-la-rouge
Ménélas et Toto sont véritablement des animaux de compagnie, dont on découvre jour après jour qu’ils apprécient nos gestes et nos paroles, pour les soigner, les encourager, les remercier ou les rassurer.
Pause pique-nique
Et qui nous le rendent bien en retour par leur ardeur à la tâche, leur patience avec chacun – et leur capacité à nous surprendre en bien !
Une belle aventure a déjà commencé et continuera avec eux le 20 mai en débutant notre marche depuis Avignon, mais nous avons déjà en tête que ces ânes-là nous aident déjà à mieux devenir humains!
«J’aime l’âne si doux, marchant le long de houx,
Il prend garde aux abeilles, et bouge les oreilles;
Et il porte les pauvres,et des sacs remplis d’orge.
Il va près des fossés, d’un petit pas cassé…» (Francis Jammes – l’âne mon ami)
Ménélas et Toto à Saillac
Jojo et Toto, guidés par Léopold
Et pour conclure cette courte présentation, une émission captivante qui a enquêté sur l’âne de la crèche…