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Entrainement n°2: un pas de plus vers l’autonomie

Sur une excellente suggestion de Jean-François (cf les ânes du gîte), nous avions prévu 5 jours, du 11 au 16 avril, sur le chemin de Compostelle en Haut Quercy, afin de tester le matériel, le camping et aussi mieux faire connaissance avec Ménélas et Toto en conditions « réelles ».

Le parcours Aubazine –Rocamadour nous parait opportun, tant pour sa relative proximité de Vérnéjoux (lieu où sont hébergés nos ânes) que pour la beauté architecturale de ces hauts lieux spirituels. Venir et prier à Rocamadour, qui attire tant de pélerins depuis tant de siècles , devint rapidement pour nous un bel objectif de semaine sainte. Monter vers Pâques, au sens propre et figuré !

Ce sera aussi une semaine d’apprentissage de l’autonomie, c’est à dire apprendre à « se reconnaitre fragile et savoir à qui et quand demander de l’aide« …

 

Samedi 11 avril – l’épopée sauvage

Après un trajet Palaiseau-Roanne pour aller prendre possession de Titine, notre fourgon bétaillère dédié au transport des ânes (merci Plein Air Autos !), nous arrivons à Vernéjoux en fin d’après-midi et organisons notre premier campement. Grande inauguration des tentes, des sacs de couchage, du réchaud, …et du camping en famille !

Nos hôtes, Jean-François et Armelle, accompagnent nos retrouvailles avec Ménélas et Toto, et nous soutiennent pour l’essai des bâts, quelques réglages sommaires de sacoches et surtout – l’apprentissage du chargement en fourgon.

 Dimanche 12 avril / Aubazines – Puy la Mouche (9 km)

Après une nuit bien fraîche (un euphémisme) et un lever aux aurores, nous levons rapidement le camp de Vernejoux et chargeons tout le monde, y compris nos 2 compagnons à 4 pattes, dans nos 2 véhicules : direction Aubazine pour la messe des Rameaux.

Une fois achevée la célébration, nous débarquons nos ânes dans un jardin public où nous organisons un rapide pique-nique avant de nous lancer dans la constitution des sacoches…Premier et difficile exercice de constitutions des bâts : il faut choisir (et donc renoncer 😉 entre l’essentiel et le superflu, équilibrer les charges, ne rien oublier….Ce soir nous n’avons pas de couchage prévu car des contacts pris en anticipation ne s’étaient pas révélés fructueux : nous nous sommes donc préparés à une perspective de camping sauvage.

Alors que le soleil est déjà assez haut, nous réalisons que nous avons oublié le topoguide : où aller et comment s’y rendre ?

L’épicier que nous avons sollicité ne dispose pas de cartes mais nous envoie vers Sœur Christophora, du monastère grec-catholique voisin, connue pour aider ceux qui en ont besoin…Solide irlandaise au regard ouvert et clair, cette dernière interrompt son repas pour explorer ses réserves, dont elle revient avec une vieille carte au 25:000 qu’elle prend le temps d’explorer avec nous pour suggérer des orientations : victoire, nous pouvons nous mettre en marche avec une route à explorer !

Après quelques heures de marche, nous dépassons Lanteuil pour achever une montée qui ne sera donc plus à faire le lendemain 😉

Nous croisons la route de personnes qui font mine de nous proposer un champ où poser notre camp – mais devant l’absence de suite concrète, nous décidons de poursuivre encore quelques centaines de mètre plus loin pour atteindre le hameau de Puy La Mouche : nous sonnons à la première porte, maison de Jean et Danièle B., qui s’ouvre largement et chaleureusement – ces jeunes retraités nous offrent leur jardin et l’usage de leur salle de bain…et d’utiles photocopies du topo que nous avions oublié.

Nos ânes vont là expérimenter leur première attache de nuit, le long d’une corde à laquelle leur longe est fixée par un mousqueton, ce qui leur permet une relative circulation.

Après une cuisine sommaire, tout le monde est heureux de retrouver son sac de couchage alors que le soleil s’est déjà couché dans une symphonie éclatante de couleurs.

Lundi 13 avril / Puy la Mouche – Saillac (12 km)

Une bonne partie de la matinée est consacrée à plier le camp et rebater les ânes : nous partons enfin vers 11h (donc bien tard) pour une jolie ballade sur un plateau. Des passants nous interpellent et demandent même à nous prendre en photo : l’équipage ne laisse pas indifférent, mais les ânes, les parents et leurs enfants poursuivent leur chemin paisiblement. Si nous répondons volontiers aux saluts et questions, nous évitons de nous laisser réduire à des objets de curiosité.

Nous trouvons un bois en bordure de route à proximité de la croix de stolan, et après une bonne pause,nous repartons pour descendre vers Collonges-la-rouge, une magnifique petite cité médiévale pour une petite pause goûter.

Comme le jour avance, nous progressons sans trop tarder vers Saillac, et terminons notre journée en confiant nos hôtes à venir : qui nous accueillera ce soir ?

En entrant dans Saillac, nous croisons Lisa et Gwendoline, deux jeunes filles qui s’occupent de leur ponette : comme nous cherchons où loger, elles courent demander à l’oncle de Lisa, Daniel A., s’il peut prêter son champ et un enclos pour les ânes.

Et c’est ainsi que nous sommes accueillis comme des rois sur le terrain de cet agriculteur à la retraite, qui parait tout heureux de nous venir en aide. Son neveu et ses petite nièces sont aux petits soins, allant jusqu’à nous approvisionner en lait pour le matin.

 Mardi 14 avril / Saillac – Saint Denis les Martel (12 km)

Pour notre 3ème démontage de camp, nous commençons à mieux trouver nos marques…et les horaires de départ s’en améliorent d’autant !

Tout le monde commence à trouver son rythme et l’allure s’en ressent d’autant dans la matinée. Après une bonne descente vers les Quatre Routes, nous prenons nos quartiers dans un jardin public situé en face de la mairie. Les ânes en liberté et notre famille étalée sur une bâche pour pique-niquer ne semblent étonner personne…pas même le maire, qui vient  lui-même nous proposer de rester dormir sur la commune et régale les enfants de bonbons. La proximité d’un commerce nous permet d’offrir un extra frites+ glaces qui fait la joie des petits..et des grands !

L’après-midi sera plus compliquée : ayant ignoré le GR sur des conseils reçus, nous privilégions une départementale jusqu’à St Denis les martel : chaleur et soleil plombant, circulation peu respectueuse du convoi que nous formons et des ânes en ralentissement constant….Ces 6 km en plus de 3 heures nous auront beaucoup coûtés. Nous réaliserons plus tard que Toto a été brulé à l’épaule droite par une sacoche probablement mal ajustée : cela explique certainement la réticence à marcher…

En fin de journée, nous arrivons devant la mairie de St Denis sans imaginer où nous allons pouvoir nous poser dans cette petite ville coincée entre une paroi rocheuse et la voie ferrée. Une jeune femme prénommée Mainell qui fait prendre l’air à sa fille devant le pas de sa porte s’émerveille des ânes : comme nous lui disons alors notre souci de leur trouver une aire de repos, elle nous propose son petit jardin…puis son salon pour que l’on y passe la nuit ! Très belle rencontre avec elle, François son compagnon passionné d’escalade, et leur petite Eve, pas perturbée par notre invasion. Nous sommes tous ravis de nous sentir ainsi accueillis, simplement et largement – première nuit au chaud, et les enfants auront même droit à une soirée dvd !

Mercredi 15 avril / Saint Denis les Martel – Mas du vieux chêne [Montvalent] (12 km)

Le lendemain matin, nous re-prenons la route le long d’une départementale en flanc de falaise – direction Gluges ou nous devons passer la Dordogne. Nous traversons un magnifique village, dont les glycines violacées ont colonisé la paroi. La route en lacets est agréable, avec un surplomb unique sur le fleuve et une vue magnifique sur la vallée : Ménélas et Toto marchent mieux car nous avons re-équilibré leurs charges et veillé à ce que les sacoches ne frottent pas la plaie (très légère heureusement) de Toto.

Après un pique-nique juste avant le pont, durant lequel Ménélas cherche à faire l’école buissonnière (il se laissera néanmoins heureusement rattraper par les enfants) – nous repartons le long du GR. Passage de pont, de voies ferrées ou de plaques en fonte, sont des exercices durant lesquels nous pouvons tester la complémentarité de nos ânes : quand l’un stresse l’autre le rassure et vice-versa !

A l’occasion d’une erreur d’orientation, nous croisons Eric, un agriculteur qui nous conseille d’aller camper à la guinguette du vieux Chêne – en appelant son propriétaire pour le prévenir de notre arrivée. Jean-Michel D, nous y fera très bon accueil, et c’est dans ce paradis terrestre que nous passons notre 2ème nuit « en dur » après une bonne baignade-douche dans la Dordogne attenante.

Jeudi 16 avril / Montvalent – Rocamadour (14 km)

Après une nuit bien fraiche (le givre recouvrait la prairie au petit matin), nous levons le camp avec entrain et rejoignons Montvalent et ses ruelles médiévales charmantes. Le GR proposé pour ce chemin de Compostelle, se révèle de plus en plus agréable, nous faisant emprunter des chemins ou des petites routes secondaires encadrées par de joli murets de pierre sèches : déjà nous arrivons sur le causse, et la végétation se fait moins luxuriante.

 

Nous prenons une pause déjeuner dans un parc à mouton, puis reprenons la marche et arrivons en milieu d’après-midi à l’Hospitalet – bourgade qui surplombe le village de Rocamadour. L’office du tourisme que nous contactons nous oriente sur l’hospitalité Notre Dame, situé à coté des remparts, où l’on nous propose un dortoir « St Amadour » : difficile à refuser !

Nos ânes trouvent une place en longe d’attache dans le jardin attenant. Après une rapide collation dans un restaurant (la fête !) nous avons la joie de participer à l’office du Jeudi Saint, célébré dans la basilique Saint Sauveur…bien encadrée par les chapelles St Blaise et St Michel.

Vendredi 17 avril / Le grand retour

Après une bonne nuit au chaud et dans des lits (summum du luxe), Ferdinand et moi partons en autostop, train et autostop à la recherche de nos véhicules laissés à Aubazine. Moins d’1h30 après notre départ de Rocamadour, nous arrivons déjà sur Aubazine dans la voiture de Gilles, retraitant dans la région qui avait prévu de venir chanter quelques heures dans l’abbatiale…et qui se laisse généreusement déplacer pour accompagner notre épopée de fourgonnettes jusqu’à Rocamadour – soit 4 h aller retour…

Joie d’une belle rencontre en point d’orgue de notre périple !

 (voir aussi la video de notre entraînement en cliquant : ici)

 

 

Entraînement n°1

Du 15 au 21 février dernier, nous sommes allés chez Armelle et Jean-François, qui nous ont accueillis dans leur vaste gîte aux alentours duquel vit leur non moins vaste troupeau d’ânes, de races normande et cotentin.

En plus de nos hôtes chaleureux et bienveillants, nous avons faits d’autres belles rencontres – dont Laurence et Emmanuel G. et leurs enfants, qui nous ont notamment permis de vivre des goûters de fin de ballade en forme de festin joyeux !

Malgré un temps maussade et la grosse fatigue du début de séjour, nous avons tous pu progressivement goûter à l’apaisement procuré par la marche et la compagnie des ânes.

Côté apprivoisement, Ménélas et Totolitoto se sont accoutumés au calme très relatif de l’ambiance familiale, et en cheminant quelques 50 km avec eux, nous avons commencé à nouer une relation de confiance mutuelle – tout en distinguant peu à peu quelques traits du caractère propre à chacun de ces ânes sympas et bien élevés.

 

Entraînement de Février (à la relecture)

IMG_4382-300x225Du 15 au 21 février dernier, nous sommes allés chez Armelle et Jean-François, qui nous ont accueillis dans leur vaste gîte aux alentours duquel vit leur non moins vaste troupeau d’ânes, de races normande et cotentin.

En plus de nos hôtes chaleureux et bienveillants, nous avons faits d’autres belles rencontres – dont Laurence et Emmanuel G. et leurs enfants, qui nous ont notamment permis de vivre des goûters de fin de ballade en forme de festin joyeux !

Malgré un temps maussade et la grosse fatigue du début de séjour, nous avons tous pu progressivement goûter à l’apaisement procuré par la marche et la compagnie des ânes.

Côté apprivoisement, Ménélas et Totolitoto se sont accoutumés au calme très relatif de l’ambiance familiale, et en cheminant quelques 50 km avec eux, nous avons commencé à nouer une relation de confiance mutuelle – tout en distinguant peu à peu quelques traits du caractère propre à chacun de ces ânes sympas et bien élevés.